Une histoire du WSET Diploma avec Guilhem VIAL

9 juillet 2024

« Guilhem, voudrais-tu nous présenter en quelques lignes ton retour d’expérience sur l’obtention du Diploma ? » Question anodine posée à tous les étudiants fraichement diplômés qui a pourtant immédiatement suscité chez moi une forme d’orgueil mal placé. « On me demande à MOI comment j’ai réussi ce diplôme si convoité et difficile ? Mais certainement ! Vous avez 2 heures ? » Pourtant, cet excès d’orgueil fut bref. Car alors même que je’m voyais déjà racontant ma vie, l’air désabusé, à des débutants friands de conseils, comme disait le Charles, « de cette musique, je n’ai eu que l’air, mais point l’harmonie ».

 

Mon parcours dans l’obtention de ce sésame fut en effet un brin tumultueux. Là où ma légèreté et mon flegme habituels suffisaient naguère à me faire traverser les épreuves sans sourciller, cette fois-ci, ils ne suffiraient pas. Pourtant, le niveau 3 avait été obtenu avec mention, à renfort de fiches et de cartes de vignoble certes, mais sans la moindre incartade. Non, cette fois-ci, le problème n’était pas tant dans la mobilisation de connaissances, mais plutôt dans l’articulation de ces dernières dans une pensée qui devait répondre à des questions dépassant largement le champ de réflexion auquel le modèle universitaire français nous habitue. Un exercice de concision et de mise en perspective donc qui représentait un sacerdoce pour moi qui aime tant envelopper des idées légères dans des armures de grammaire – compétence séculaire dans la famille VIAL directement transmise par ma maman – ou « to bulshit my way out of that world » comme aime si bien à me le répéter ma compagne. « Concision » et « Perspective » donc. Or là, (deux mots, pas cent), je devais me faire violence. Aller contre ma nature pour « hacker le code » comme le répète Fanny si souvent. Et elle a raison. Cet anglicisme n’est pas de trop. Il faut effectivement « hacker » nos amis d’outre-manche qui ont un niveau d’exigence et d’attente bien différent du nôtre. Et pour le latin bravache et inconséquent que je suis, assimiler la rigueur Anglo-Saxonne n’eut rien d’une Tasse de Thé ! La notion de « Formation » n’a jamais été plus à propos.

 

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La formation, effectivement, a été fondamentale me concernant. Surtout au regard de la plupart de mes camardes et de leurs parcours : examens passés du premier coup, parfois avec mention, le tout en prenant une heure tous les jours pour courir et se « vider la tête » parce qu’avant, quand ils étaient freelances en projet informatique à Barcelone, ils se négligeaient trop. Mais maintenant qu’ils se sont réorientés dans un domaine « passion », ils ont décidé de favoriser leur équilibre travail/santé/plaisir… « Ah oui, mais tu connais un peu le monde du vin ? Non à peine, j’ai juste toujours aimé les calle mucho que je buvais sur les Remblas alors je me suis dit « vas-y Jean Kévin, saute le pas ! » » Et oui, parce que je suis de la promo 2023 et j’étais donc en cours avec tous les data analysts, mineurs de cryptomonnaies et autres traders qui cherchaient un sens à la vie après la COVID et ont décidé de se réorienter. Et si je me moque un peu (mais sans méchanceté hein #vaseline #2024), c’est qu’en réalité, j’étais jaloux ! Jaloux de voir réussir ces néophytes avec une relative connaissance de la filière (WSET 3, certes) mais ayant une capacité de travail et de réflexion formatées à la serpe. Alors que moi, pauvre pécheur convaincu de savoir, pétrie de certitudes, aveuglé par la passion et plusieurs millésimes au compteur, je pensais que je savais déjà tout et que cet examen ne serait qu’une formalité… J’allais tomber de haut.

 

Non, assurément, pour les profils comme le mien (et c’est à eux que je m’adresse quand j’écris ces quelques lignes) la marche sera plus haute à franchir, dans le sens où la passion ne sert à rien pour le Diploma. Alors qu’elle était, pour moi, la raison pour laquelle je m’étais engagé dans ce diplôme. D’ailleurs, beaucoup d’étudiants n’avaient pas nécessairement de passion pour le vin au départ, ou ont failli la perdre en cours de chemin. Non, pour réussir, il faut du travail, de l’abnégation, beaucoup de méthode, de la remise en question et pas mal d’humilité. Il sera dur de ne pas douter. Les échecs – surtout si vous n’en avez pas tellement connu dans votre carrière – vont vous paraitre difficiles à surmonter. Quitte à tout foutre en l’air. Mais il ne faudra pas. Il ne faudra pas perdre confiance en soi et il ne faudra pas douter de sa valeur. Chose qui m’est arrivée et qui arrive souvent aux étudiants, si j’en crois mes échanges avec Anne. Toutefois, en étant bien entouré par ses proches, mais aussi et surtout par son équipe pédagogique – et c’est une vraie force de WiSP – on remonte la pente et on apprend. Alors, non pas davantage sur les ardoises bleues de la vallée de la Moselle ou les effets salvateurs du Cape Doctor sur le vignoble sud-africain, mais plutôt sur cette fameuse rigueur, contre-intuitive me concernant. Sur cette manière de penser, d’organiser les idées. Cette manière de présenter les faits sert à délivrer un message plus important que les faits eux-mêmes. Car ce que j’ai pu « hacker » c’est ça : l’idée prime sur les faits. On ne vous en voudra pas si vous dites 40hl/ha au lieu de 35, tant que vous mettez en perspective que le travail du sol, les 24 mois de vieillissement dans des barriques neuves (Quoi ?, je bosse à Saint-Emilion, on trouve ça chouette le bois, nous !) et le coût du travail en France justifient un niveau de qualité et de prix élevé et que le ralentissement du marché américain représente une menace pour les grands crus de Bordeaux. Et là, vous y êtes. « Pass with la classe ».

 

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Bref, que retenir de toute cette tirade déjà trop longue finalement ? Une seule chose : chaque phrase que vous rédigerez dans vos copies d’examen doit comporter une caractéristique technique, entrainant un effet sur les coûts de production, impactant le niveau de qualité et justifiant le positionnement des vins. C’est tout. Et il n’est pas nécessaire de retenir toutes les caractéristiques techniques. On s’en fout presque. Par contre, il est fondamental de retenir chacun des raisonnements de chacune des régions viticoles du monde. Et quand on y pense, c’est beaucoup plus intéressant de retenir cela pour avoir une compréhension globale de la filière que de retenir simplement des faits. Alors si en plus vous retenez les détails et que vous pouvez « name dropper », deux ou trois domaines pour illustrer ce que vous racontez, vous gagnerez une place dans le hall of fame de Fanny et Anne (c’est une étagère avec des bouteilles plus ou moins vides). Et même si j’imagine que pour bon nombre d’entre vous tout ce que je viens de raconter vous paraitra logique, j’escompte faire gagner du temps à certains. « Cela va sans dire, mais ça va mieux en le disant » dit toujours ma grand-mère. Et elle sait de quoi elle parle, Micheline.

 

Les enseignements de ce diplôme ont donc été précieux et plus qu’un titre que je ne vais même pas accoler à mon nom ainsi qu’un pin’s que je brule d’accrocher sur ma doudoune sans manches de Bordelais mangeur de graines, c’est une façon de réfléchir, une manière d’être que j’ai acquise. Et c’est pour moi le plus grand enseignement du Diploma… Ça, et le fait que le Moscato d’Asti, ça peut prendre un « very good » sans trembler parce que « c’est bien fait, dans son style ».

 

Enfin, je terminerai en soulignant la qualité de l’enseignement ainsi que de l’encadrement à WiSP, et je ne prends pas un sac pour dire ça ! À la fois pour la qualité des cours et des intervenants (il y a un avant et un après Caro Maurer MW : parce qu’après, on le sait, il y a le Riesling, et les autres) ainsi que pour l’encadrement pédagogique prodiguait par les filles du 88 Quai de Paludate… Alors, comment dire, pour les régionaux de l’étape, quand je parle des filles du quai de Paludate, ce n’est pas forcément celles que vous imaginez. Non, je parle bien évidemment de toute l’équipe de WiSP qui s’est révélée être très précieuse et a activement participé à la réussite de mon diplôme. Un grand merci à elles. Si vous voulez passer le Diploma, c’est avec elles que vous avez le plus de chances de l’obtenir. La preuve, même moi, je l’ai eu !

 

Pour tout savoir sur le WSET 4 Diploma in Wines

Guilhem VIAL, Apprenti Oenologue, Château Ausone

Charlotte

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