La Biodynamie parait être une nouvelle tendance, une agriculture récente mais son existence est bien plus ancienne.
Dès 1924, le chercheur Rodolf Steiner effectue des conférence et travaux sur la dégénérescence des semences et de la qualité des aliments. Il sera à l’origine des principes fondamentaux de la Biodynamie. Au cours du temps, plusieurs étapes vont être déterminantes pour l’expansion de la Biodynamie dans l’agriculture mondiale comme la création de Demeter. Cette coopérative créée dans les années 30 est aujourd’hui l’un des principaux certificateurs de l’agriculture en biodynamie d’une exploitation.
On compte toutes productions confondues plus de 5000 producteurs dans le monde pratiquant la Biodynamie couvrant plus de 150 000 Ha de production.
En ce qui concerne la viticulture, il y aurai environ 500 exploitations certifiées en biodynamie dans le monde dont 300 en France. Ce chiffre parait anecdotique à côté des 1500 vignerons en agriculture biologique rien qu’en France mais il tend à augmenter.
Il devient compliqué de s’y retrouver avec la multitude des labels, un vigneron en agriculture raisonnée fait-il de meilleurs vins que son voisin en biodynamie ou en agriculture biologique. Les nouvelles tendances de viticulture sont nombreuses, on va voir que les cahiers des charges diffèrent quelque peu selon les choix entrepris.
La Biodynamie repose sur ces trois principes fondamentaux
- Amélioration du sol et de la plante par des préparations issues de matières végétales (tisanes de prêle ou d’ortie…), animales (bouse MT pulvérisé sur le sol, bouse de corne sur la vigne…) et minérales (quartz pour stimuler la photosynthèse…)
- Application de ces préparations à des moments précis en fonction des cycles de végétation de la vigne et en rapport avec le calendrier lunaire et planétaire
- Travail du sol par des labours et des griffonnages
L’agriculture biodynamique est basée sur le respect de la faune et de la flore, elle promeut la biodiversité, et vise à régénérer les paysages et préserver la fertilité des sols pour produire une alimentation saine dans un environnement sain. Un vin « biodynamique » doit irrémédiablement être biologique.
Derrière cette démarche, les intrants chimiques sont bannis afin de favoriser les échanges naturels entre la plante et son environnement et garantir une meilleure expression du terroir.
Il existe plusieurs préparas pour enrichir le sol :
- Préparation de la bouse de corne qui sert à renforcer la vie souterraine de la vigne. La bouse de corne est une bouse de vache de bonne qualité que l’on introduit dans une corne de vache et que l’on enterre pendant la période hivernale pour la faire fermenter. Elle favorise la vie microbienne et possède un pouvoir régularisant du Ph du sol.
- La silice de corne est du quartz broyé qu’on introduit dans le sol durant la saison estivale. Elle est principalement utilisée pour renforcer le métabolisme de la photosynthèse et assurer une poussée verticale de la plante.Silice utilisé dans les cornes
- Le compost de bouse (MT) très fréquemment utilisé par les agriculteurs en biodynamie est déposé en novembre après les vendanges pour assurer une bonne décomposition des matières organiques dans le sol.
La Biodynamie prend en compte les rythmes lunaires et planétaires notamment pour la taille et la culture de la vigne. Il existe un calendrier lunaire qui est suivi par tous les agriculteurs en Biodynamie prenant en compte l’influence de la lune sur chaque partie de la plante. Ainsi il y aura des périodes plus favorables au développement de la feuille, des fruits, de la racine ou encore de la fleur. Les travaux en vert (épamprage, effeuillage, ébourgeonnage…etc) par exemple seront à réaliser lorsque les jours seront propices aux feuilles.
Un cycle lunaire a une durée de 29 jours et demi. Durant ce cycle, il y a donc deux périodes de lune la phase montante et la phase descendante. La lune descendante est favorable aux racines puisque la sève reste concentrée alors que la lune montante favorise la montée de sève dans la plante et coïncide par exemple avec la récolte des fruits.
Il existe également des principes à respecter lors de la phase de vinification. Les phases de filtration, de soutirage ou de mise en bouteille doivent être effectuées en lune descendante durant les jours fleurs et les jours fruits afin de favoriser l’expression aromatique du vin.
Bien entendu il est strictement défendu d’avoir recourt au levurage, à la chaptalisation ou au collage pendant la vinification.
A la dégustation, les défenseurs de le Biodynamie prétendent que les vins reflètent au mieux l’appellation dans laquelle ils sont conçus. La biodynamie n’est pas en elle même un gage de qualité absolu les vin peuvent être de qualité moyenne ou excellent selon le millésime et le travail du vigneron.
Des aspects communs aux vins biodynamiques se distinguent comme la fraicheur, la complexité aromatique, la minéralité ou encore l’expression du terroir. En revanche du fait d’une utilisation du souffre très limitée (voire parfois nulle) le potentiel de garde estgénéralement plus court que sur des vins issus d’agriculture raisonnée.
Aujourd’hui les agriculteurs utilisant la Biodynamie ou ceux étant en phase de conversion le font rarement dans une logique commerciale. Il s’agit plutôt de conviction personnelle et de responsabilité environnementale.
Les organismes certificateurs de la biodynamie dans le vin sont Demeter (le plus reconnu mais pas seulement pour la viticulture) et Biodyvin qui est destiné exclusivement à la viticulture.