No, Low, Nano, vous êtes parfois perdus dans cette galaxie des boissons à faible teneur en alcool ? On vous explique tout dans cet article. La consommation d’alcool évolue. La montée en puissance des boissons sans ou à faible teneur en alcool est loin d’être un effet de mode. En quelques années, le segment dit No-Low s’est imposé dans les bars et dans les rayons des enseignes de la Grande distribution avec des espaces dédiés « Sans-Alcool » pour les vins et les spiritueux.
Chez WiSP Campus, nous observons avec attention cette mutation profonde des usages, qui bouleverse les codes du vin, de la bière et des spiritueux. Comprendre ces nouvelles tendances, c’est s’ouvrir à des opportunités d’innovation et mieux répondre aux attentes des consommateurs d’aujourd’hui.
No-Low, Low, Nano… décryptage
Le terme No-Low, contraction de No Alcohol et Low Alcohol, est désormais couramment utilisé pour désigner des boissons affichant un taux d’alcool réduit, voire nul. Il s’applique principalement au vin et aux spiritueux.
- Le « No » (sans alcool) désigne des boissons dont le taux d’alcool est inférieur à 0,5%, et souvent 0,0%. C’est la catégorie la plus réglementée. On y trouve les eaux aromatisées, bières sans alcool, mocktails, spiritueux « free »… et de plus en plus de vins désalcoolisés.
- Le Low (faible en alcool) désigne des produits dont le degré se situe entre 0,5% et 8-10%. Cela inclut certaines bières légères, les vins légèrement titrés (ex : certains blancs moelleux), les cocktails allégés en spiritueux ou les hard seltzers.
- Côté bière, la terminologie diffère : on parle plutôt de « Nano Bière », pour désigner des bières autour de 0,5% à 1,2% ? les Nano bières sont très travaillées pour préserver le style, l’amertume, les arômes houblonnés… sans l’ivresse.
À noter : Le terme « désalcoolisé » implique que le produit a été fermenté, puis privé partiellement ou totalement de son alcool. Ce n’est donc pas un « jus de raisin aromatisé », mais bien un vin vinifié, puis retraité.
Une tendance portée par les nouvelles générations
Le No-Low n’est pas une simple réponse à la modération : c’est le reflet d’une évolution sociétale profonde. Parmi les motivations des consommateurs :
- La santé et le bien-être : réduction du stress oxydatif, amélioration du sommeil, baisse des calories…
- La vie sociale : éviter les effets secondaires de l’alcool, tout en participant à des moments conviviaux. Même sans alcool, le plaisir du goût, des accords mets-boissons et des rituels demeure essentiel.
- Les « flexi-consommateurs », souvent jeunes (18-35 ans), soucieux de leur santé, de leur forme physique et de leur image sociale, qui veulent réduire leur consommation sans pour autant renoncer à l’expérience sensorielle et au rituel du verre partagé.
En France, plus de 30 % des 18-35 ans déclarent vouloir réduire leur consommation d’alcool (source : Santé Publique France, 2023). Mais ils ne veulent pas renoncer à la qualité, au plaisir, ni au style. C’est là tout l’enjeu du No-Low : proposer une expérience alternative… sans concession
Des innovations de fond dans la filière
L’essor du No-Low a obligé les professionnels à réinventer leurs pratiques. Produire une boisson sans alcool qui a du goût, du corps et du caractère est une gageure technique.
Dans le vin :
- On vinifie classiquement, puis on réduit l’alcool via des procédés comme :
- L’osmose inverse : filtration à membrane pour séparer alcool et arômes.
- La distillation sous vide : évaporation de l’alcool à basse température.
- La filtration rotative : séparation mécanique.
- Le défi reste l’équilibre aromatique et la persistance gustative. Les vins blancs ou rosés s’y prêtent souvent mieux que les rouges.
Dans la bière :
- Certains brasseurs évitent la fermentation alcoolique (fermentation interrompue).
- D’autres utilisent des levures non-saccharomyces, qui ne produisent presque pas d’éthanol.
- La tendance « Nano IPA » mise sur les houblons aromatiques pour recréer un profil expressif, même à 1% d’alcool.
Dans les spiritueux :
- On infuse plantes, écorces, épices dans de l’eau distillée ou des bases neutres.
- Le résultat ? Des « spirits alternatifs » à base de genièvre, d’agrumes ou de gingembre, parfois vieillis ou fumés, qui reprennent les codes des gins ou vermouths… sans molécule d’alcool
Une opportunité de marché pour les professionnels
Pour les acteurs de la filière vins et spiritueux, le No-Low n’est plus une niche expérimentale, mais bien un segment à fort potentiel, à intégrer dans les gammes comme dans les discours commerciaux. C’est aussi un sujet de formation à part entière, tant les techniques de production, les attentes consommateurs et les réglementations évoluent rapidement. Se réinventer est une nécessité pour répondre aux exigences du marché et WiSP accompagne les entreprises viticoles.
Le No-Low ne remplace pas l’alcool : il coexiste avec lui. Et son poids économique devient stratégique :
- +16 % de croissance annuelle pour les bières sans alcool en Europe (Nielsen, 2023).
- Des marques comme Heineken, Martini, Ricard, Le Petit Béret ou encore Lyre’s investissent massivement dans ce segment.
- Les bars, restaurants et cavistes diversifient leurs offres avec des menus « Dry », des mocktails créatifs et des accords inédits
Pour les professionnels du vin, de la bière ou des spiritueux, cela suppose :
- D’élargir leur culture produit et technique.
- D’adapter leur communication (étiquetage, storytelling, discours commercial).
- De développer des alternatives haut de gamme sans stigmatiser la sobriété
Chez WiSP Campus, nous pensons que comprendre les dynamiques du marché No-Low, c’est se préparer aux défis de demain. Le No-Low, ce n’est ni triste, ni fade, ni marginal. C’est créatif, exigeant et porteur de sens. Chez WiSP Campus, nous accompagnons les professionnels dans cette nouvelle ère du plaisir sans excès. Découvrez nos formations en vins https://wisp-campus.com/formations-vins, en spiritueux et bière sur notre site.