Formatrice chez WiSP en vins, Annabelle Mispelblom Beijer a un parcours très riche dans le monde du vin. Après avoir obtenu le prestigieux Diplôme Universitaire d’Aptitude à la Dégustation (DUAD) à Bordeaux, elle a multiplié les expériences en France et en Australie, en passant de la sommellerie à la vente, de l’œnotourisme à l’œnologie. Curieuse et passionnée, Annabelle n’a cessé d’explorer les multiples facettes du secteur viticole avant de trouver dans la formation sa véritable vocation. Aujourd’hui, elle partage son expertise et son énergie communicative en tant que formatrice WSET au sein de WiSP.
Annabelle, pouvez-vous nous raconter votre parcours et ce qui vous a amenée à vous orienter vers l’univers du vin ?
J’ai d’abord suivi des études d’arts avant de m’installer en Australie, où j’ai vécu quelques années. C’est là-bas, contre toute attente, que j’ai découvert le monde du vin, grâce à une rencontre. Je me suis très vite lancée dans les formations WSET, dont j’ai suivi tout le parcours, du Niveau 1 jusqu’au Niveau 3, que j’ai complété à Sydney. C’est alors que j’ai entendu parler du DUAD (ISVV) et que j’ai décidé de rentrer en France et de m’installer à Bordeaux. Ensuite, j’ai roulé ma bosse dans différents univers, vinification, œnotourisme, sommellerie, cave à vin, journalisme, avant de me voir proposer un poste d’enseignante au CAFA Formations. C’est lors des deux années passées dans cette école que j’ai le plus appris et c’est surtout grâce à cette opportunité que j’ai mis un premier pied dans l’enseignement. J’ai ensuite complété mon parcours en suivant le Diploma avec WISP, pour mon plus grand plaisir.
Vous avez occupé des postes très variés dans l’univers du vin, que retenez-vous de chacune de ces expériences et quelles sont celles qui vous ont poussée à devenir formatrice ?
Je pense que chacune de ces expériences me sert chaque jour dans l’exercice de mon métier de formatrice. Certaines ont été plus ou moins bonnes, mais elles m’auront permis de toucher un peu à tout et d’être assez à l’aise sur beaucoup de sujets. Je suis devenue formatrice par le plus grand des hasards, alors que je n’avais jamais envisagé cette piste auparavant. C’était un gros coup de chance, mais qui a changé ma vie, puisque je me suis découvert une passion pour l’enseignement et qu’aujourd’hui, je ne fais plus que ça.
Votre expérience internationale, notamment en Australie, a-t-elle influencé votre vision du vin ?
C’est un très grand avantage et une chance quand on évolue dans le monde du vin, que de l’avoir parcouru un peu comme je l’ai fait. Quand on connait un vignoble, on en parle nécessairement mieux que lorsqu’on se contente de lire à son sujet. Les quelques voyages que j’ai eu l’occasion de faire m’ont aussi permis d’avoir la certitude que de grands vins sont produits aux quatre coins du monde, c’est important quand on est française !
Y a-t-il eu un moment déclencheur ou une rencontre décisive qui vous a orientée vers l’enseignement du vin ?
Comme je l’évoque plus haut, j’ai eu la chance de me voir offrir un poste d’enseignement dans une des écoles de sommellerie de Bordeaux. Je le dois à un grand ami, Alexander Dodds, qui sortait alors fraîchement de cette école et qui m’a mise en contact avec son directeur, qui cherchait quelqu’un pour enseigner en anglais, c’était là mon avantage.
Comment êtes-vous devenue formatrice pour le WSET chez WiSP ?
J’ai complété mon Diploma à WISP en 2020 et je suis restée en contact avec l’équipe, qui savait alors que j’avais un peu d’expérience dans la formation. Par chance, Fanny a un jour eu besoin de quelqu’un et c’est ainsi que je suis entrée dans l’équipe !
Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans ce rôle de transmission et d’accompagnement ?
Pour exercer ce métier, je dois moi-même être très informée de tout ce qui se passe dans le monde du vin, je dois me former sur tous les sujets et cela épanche ma soif de connaissances. Evidemment, il y a le désir de transmission et le sentiment de satisfaction que je ressens lorsque les élèves sont heureux des quelques jours passés avec moi et réussissent leur examen. C’est un sentiment infiniment gratifiant.
Pouvez-vous nous décrire vos méthodes pédagogiques ? Avez-vous une « signature » particulière ?
J’ai une fâcheuse tendance à digresser légèrement de la trame que m’impose le WSET, car j’aime à ajouter des petites anecdotes historiques, géographiques… mais je pense que cela aide les élèves à mieux se représenter les choses et à les mémoriser. Par ailleurs, cela ajoute un peu de légèreté à des journées de formation souvent très intenses.
Quelle place occupe la dégustation dans votre approche pédagogique ?
La dégustation est partie intégrante de la pédagogie dans la mesure où elle permet de mettre la théorie en pratique. Cela permet aux étudiants de mieux comprendre les facteurs naturels et humains et aussi de mieux s’imprégner du profil organoleptique de tel ou tel cépage par exemple et donc souvent de mieux mémoriser les informations.
Avec le recul de vos nombreuses expériences, comment voyez-vous l’évolution du secteur de la formation dans le vin ?
Je constate surtout que le WSET prend de plus en plus d’envergure dans l’industrie, y compris en France et à Bordeaux, ce qui n’était pas le cas lorsque j’ai démarré. Je ne peux que m’en réjouir.
Enfin, quel rêve ou nouveau projet aimeriez-vous encore réaliser dans votre parcours autour du vin ?
Peut-être de me mettre un jour à la production de mon propre vin, bien que la conjoncture n’y soit pas très favorable !
Si vous deviez résumer en une phrase votre philosophie de formatrice, quelle serait-elle ?
Sans vouloir pondre une réponse qui semblerait toute faite ou « cheesy », je dirais que c’est le désir de transmettre mes connaissances et ma passion avec patience et bienveillance.