Bordelais d’origine, Matthias Seignette a fait de sa passion pour le vin son métier. Après avoir travaillé plus de dix ans dans des propriétés familiales du bordelais et dans le négoce, il est parti à la rencontre de producteurs du monde entier, entre l’Europe et l’Asie. Cette curiosité l’a conduit jusqu’au prestigieux WSET Diploma, avant de choisir de partager son savoir. Puis il choisit en 2018 de la transmettre en devenant formateur. Aujourd’hui accrédité par les Vins de Bordeaux et le WSET, il intervient aussi bien auprès des professionnels que des particuliers, en écoles de sommellerie comme à l’École du Vin de Bordeaux.
Matthias, pouvez-vous nous raconter votre parcours et ce qui vous a amenée à vous orienter vers l’univers du vin ?
J’ai fait des études dans le commerce puis une licence en alternance et je travaillais à Sauternes. Le storytelling de ces vins est remarquable et cela a allumé ma passion pour les vins.
Vous avez occupé des postes très variés dans l’univers du vin, que retenez-vous de chacune de ces expériences et quelles sont celles qui vous ont poussée à devenir formateur ?
C’est formidable de comprendre la production, la vente pro (type négoce) puis la vente et le conseil donnés au client final. Tout cela me sert au quotidien pour ma crédibilité en tant que formateur. Ce qui m’a poussé à devenir formateur c’est l’idée de partager ma passion du vin au quotidien. J’étais aussi fatigué de la vente pure de vin car je parlais plus de négociation que du vin lui-même.
Vous dispensez la formation « conseiller et promouvoir les vins de Bordeaux » chez WiSP, pourquoi cette passion pour les vignobles bordelais ?
Parce que Bordeaux est ma région et je souhaite mettre mon énergie pour défendre ses vins. Il y a une grande variété de styles et de prix et nous devons l’expliquer au monde entier.
Y a-t-il eu un moment déclencheur ou une rencontre décisive qui vous a orientée vers l’enseignement du vin ?
Après presque 10 ans à vendre le vin à l’étranger j’ai saturé. Je suis passé par la case chômage et ai démarché beaucoup de centres de formation car j’avais cette envie de parler de vin de manière détaillée et passionnée. A force cela a payé !
Comment êtes-vous devenu formateur pour le WSET chez WiSP ?
Les places sont chères dans les centres de formation. J’ai démarché WISP, j’ai attendu plusieurs mois et un jour une place s’est libéré et j’ai eu le droit à un essai… concluant.
Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans ce rôle de transmission et d’accompagnement ?
La vérité. Je ne représente pas de producteurs ou d’entreprises lorsque je fais mes formations. Donc je peux raconter ce qui se passe vraiment, dans le respect de tous ceux qui travaillent et sans forcément donner de noms si ce sont des sujets délicats. Et je vois que mes apprenants aiment cela. Le client est à la recherche de transparence et de vérité.
Quelles sont les principales difficultés que rencontrent vos apprenants lors du WSET niveau 2 et 3 ?
Au niveau 2 les difficultés sont moins importantes qu’au niveau 3. Mais je dirais que ce sont les vignobles étrangers comme l’Italie car il y a beaucoup de cépages non présents dans les autres pays et pas mal d’appellations. Les vins fortifiés et les effervescents sont des chapitres un peu techniques avec une logique différente des vinifications classiques et cela peut dérouter un peu.
Au niveau 3 le challenge est de comprendre la logique de l’examen ! Aussi, les difficultés sont liées au nombre bien plus important d’appellation à mémoriser. Il faut connaitre les climats des pays bien plus en détail qu’au niveau 2 pour comprendre les différences stylistiques de chaque vin. Les fortifiés et effervescents sont une difficulté dans la même logique évoquée plus haut. Toute cette connaissance théorique nécessaire servira à répondre aux redoutables questions ouvertes de l’examen qui sont LA difficulté principale du niveau 3.
Quels sont vos TIPS ?
Etant donné que pour réussir l’examen il faut comprendre la logique des questions qui seront posées, quand j’en pose une en cours, je demande toujours, peu importe le vin ou le chapitre, de justifier le PQS (prix, qualité, style) en piochant dans les facteurs naturels ou humains !
Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui hésite à s’engager dans une formation WSET en vin ?
Les personnes sentent vraiment une aisance à parler des vins après les formations. Ils gagnent en expertise et peuvent partager leur connaissance. C’est génial !
Pouvez-vous nous décrire vos méthodes pédagogiques ? Avez-vous une « signature » particulière ?
L’humour, être dynamique et interpeller l’auditoire. Enfin avoir une solide connaissance du monde du vin rassure l’apprenant.
Comment rendez-vous accessibles des notions parfois techniques ou complexes de l’univers du vin ?
Alors ça c’est presque ma spécialité ! je milite toujours pour vulgariser le propos ! Je refuse de partir dans un jargon technique pour impressionner mon audimat. Je pense néanmoins que cela demande de bien maitriser la technique. Je trouve des synonymes plus simples, je mime, je compare à d’autres situations parfois du quotidien qui peuvent m’aider à illustrer mon propos.
Quelle place occupe la dégustation dans votre approche pédagogique ?
Ha ! Une grande place. Je sais que je suis un formateur qui passe pas mal de temps sur la dégustation comparé à d’autres. Une grande partie de la théorie peut s’illustrer dans un verre de vin, et cela parle aux apprenants. Je signale qu’on retient mieux une information quand on la « goûte » que quand on ne fait que l’entendre.
Si vous deviez résumer en une phrase votre philosophie de formateur, quelle serait-elle ?
Être fun, précis et dynamique.